Je travaille la céramique comme un corps en tension.
Chaque pièce — tasse, théière, pichet — est façonnée à la main, sans tournage, dans un dialogue instinctif avec la matière. Je cherche ce moment où la forme vacille, où elle semble vivante, marquée d’un geste, d’un effondrement ou d’un souffle.

Mes pièces sont souvent asymétriques, texturées, traversées d’accidents que je laisse exister. Elles se situent à la frontière du sculptural et de l’utile : objets à boire autant qu’objets à contempler.

J’utilise des émaux réactifs dont l’apparence varie selon la densité de la pose et la profondeur des textures. Les reliefs de la pièce influencent les zones d’accumulation ou d’écoulement, révélant des effets de couleur inattendus ou des contrastes marqués à la cuisson.

Chaque objet porte une tension organique, une fragilité assumée. Il ne cherche pas la perfection, mais la présence.